Récit naïf
Tous les récits imaginaires commencent par "il était une fois" n'est-ce-pas ? Même les plus naïfs...
Alors, il était une fois, ici ou ailleurs, à l'est ou à l'ouest, peu importe, une étrange cité.
Ses habitants, à
peine réveillés, sautaient de leur lit pour enfiler des vêtements épais.
Ils prenaient ensuite rapidement une collation avant de courir vers une grande
bâtisse à l'écart de la cité.
Celle-ci, construite en zinc, avait froide
allure parmi la végétation.
Les gens des villages
environnants avaient eu écho de l'étrange bâtiment. La curiosité les avait conduits jusqu'à cet endroit. Ils en avaient été vite chassés par un curieux
phénomène. D'une poussée magique , ils étaient renvoyés, illico-presto, à cultiver leurs champs.
Un jour, une souris passa par là. Elle vit un trou dans la bâtisse et s'y faufila en quête de "casse-croûte". Il ne rencontra que des structures informes qui gisaient
au sol auprès de barbelés. Les hommes et les femmes les
manipulaient en essayant de leur donner corps. Il y en avait des petites,
des grandes, des rondes, des larges, des étroites.
Elles étaient ensuite suspendues
à un crochet et portaient drôle allure.
Lorsqu'un nombre
suffisant de structures furent fabriquées, les habitants de la cité furent
conviés à une grande fête, exceptés les enfants qui déambulaient dans leur propre univers.
Les jours
s'écoulèrent, semblables les uns aux autres. Le coeur battait à un rythme
lancinant et n'avait plus les "ratés" et les "chevauchées" donnant du piment à la vie.
Heures après heures,
matins après matins, soirs après soirs, les habitants s'étiolaient sous leur carapace. Les heures
devenaient des années et la structure se faisait de plus en plus lourde à
porter.
Elle les
détruisait à petit feu. Elle empêchait tous les soleils de colorer leur
âme et leur coeur.
Un jour d'avril, le tonnerre rugit dans le ciel, éclata en déchirant les nuages. Comme par mimétisme, les habitants firent sauter leur cuirasse.
La cité connut alors son big-bang.
Ce fut une explosion de joie qui retentit à mille lieues à la ronde.
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