LE PARFUM DES JOURS
J’ai jeté sur la grève
les noirs souvenirs ;
au cœur d’anciens rêves,
je ne faisais que mourir.
J’aime toujours les roses,
au parfum carmin.
Je les cueille en prose
au creux de mes mains.
J’aime encore la vie
de mille façons :
le soleil qui brille,
qui teinte à foison
les fleurs des genêts,
les yeux des garçons,
la couleur du ciel —
bleu de ses étés.
Et quand vient l’hiver,
que la pluie vient percer,
la lune éternelle
vient nous bercer,
quand nos paupières closes
rejoignent les contrées
où les âmes se reposent,
douces et libérées.
J’aime toujours les gens,
de mille façons :
cette petite fille
qui danse dans la cour,
ce bel inconnu
qui court vers l’amour,
cette vieille dame,
ce monsieur blanchi
qui traverse les âges,
les temps de la vie,
la noblesse aux yeux,
le silence infini.
J’observe la mer,
l’écume des vagues,
la vie dans l’hiver,
la mouette qui zigzague.
J’ai jeté sur la grève
mes cahiers noircis
par de mauvais songes…
La vie m’a appris.
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