Jeudi 11 novembre 2010, mairie de QUIMPER
Lorsque nous entrons, dans la salle de réception de la mairie, elle est bondée. Le maire de Quimper a déjà entamé son discours. La guerre et ses conséquences, physiques, économiques, orphelins, gueules cassées, munition-nettes, femmes en charge de famille... Le préfet prend ensuite le relais pour y apporter sa note personnelle et parler de l'horreur de la guerre.
A l'issue des deux discours, un appel est lancé dans la salle. Il est demandé aux anciens combattants de s'avancer afin de recevoir un diplôme. Ils sont ensuite appelés par leur nom, suivant un ordre alphabétique. Les premiers sur la liste s'avancent, un à un. Certains, vu leur grand âge, ont des difficultés à marcher. Ils se dirigent lentement vers le noyau central.
Soudain, changement de programme, le maire décide que ce serait mieux, à chaque appel, que l'ancien combattant lève la main.
Je me crois dans une salle de classe. A chaque nom appelé, un bras se lève. Un sentiment de honte m'envahit.
Arrive le tour de mon père, Louboutin Corentin ! Mon père lève timidement une main. Je lui souffle à l'oreille, mais non papa ce n'est pas toi, ils n'ont pas dit, Hervé. Personne ne vient récupérer ce diplôme. D'autres noms défilent jusqu'à ce que la liste soit close.
Une voix lance : ceux qui n'ont pas reçu leur diplôme, vous pouvez vous avancer et venir le chercher.
Je sens la colère monter en moi. Voilà des hommes qui se sont battus pour la France, pour une certaine idée de la Liberté, certains dans l'armée régulière, d'autres, comme mon père, dans la Résistance. Ils ont donné de leur sueur, de leurs larmes, avec beaucoup de courage.
A la sortie de la cérémonie, mon fils de 17 ans me parle d'un manque de respect.
Une cérémonie impersonnelle, mal organisée. Une façon, bien cavalière, de rendre hommage à ceux qui ont défendu certaines valeurs, non seulement, pour eux-mêmes, leurs proches et leur pays, mais aussi pour les générations futures.
C'est toujours la même histoire qui se répète finalement.
Une reconnaissance qui n'en ai pas vraiment une, à 85 ans...
A l'issue des deux discours, un appel est lancé dans la salle. Il est demandé aux anciens combattants de s'avancer afin de recevoir un diplôme. Ils sont ensuite appelés par leur nom, suivant un ordre alphabétique. Les premiers sur la liste s'avancent, un à un. Certains, vu leur grand âge, ont des difficultés à marcher. Ils se dirigent lentement vers le noyau central.
Soudain, changement de programme, le maire décide que ce serait mieux, à chaque appel, que l'ancien combattant lève la main.
Je me crois dans une salle de classe. A chaque nom appelé, un bras se lève. Un sentiment de honte m'envahit.
Arrive le tour de mon père, Louboutin Corentin ! Mon père lève timidement une main. Je lui souffle à l'oreille, mais non papa ce n'est pas toi, ils n'ont pas dit, Hervé. Personne ne vient récupérer ce diplôme. D'autres noms défilent jusqu'à ce que la liste soit close.
Une voix lance : ceux qui n'ont pas reçu leur diplôme, vous pouvez vous avancer et venir le chercher.
Je sens la colère monter en moi. Voilà des hommes qui se sont battus pour la France, pour une certaine idée de la Liberté, certains dans l'armée régulière, d'autres, comme mon père, dans la Résistance. Ils ont donné de leur sueur, de leurs larmes, avec beaucoup de courage.
A la sortie de la cérémonie, mon fils de 17 ans me parle d'un manque de respect.
Une cérémonie impersonnelle, mal organisée. Une façon, bien cavalière, de rendre hommage à ceux qui ont défendu certaines valeurs, non seulement, pour eux-mêmes, leurs proches et leur pays, mais aussi pour les générations futures.
C'est toujours la même histoire qui se répète finalement.
Une reconnaissance qui n'en ai pas vraiment une, à 85 ans...
Commentaires
J ai lu votre texte. Vous comprendrez que je n en partage ni la lettre ni l esprit.
Votre impression n est pas juste. Votre réaction est d ailleurs la seule.
Bien à vous,
Bernard Poignant».
monica LOUBOUTIN
16/11/2010 08:38
A bernard.poignant@mairie-quimper.fr
Voici donc une deuxième réaction Monsieur le Maire, qui peut-être et avec tout le respect que je vous dois, vous conduira à songer qu'une impression est toujours juste même si elle n'est pas partagée. Pour ma part, je partage celle de Monica que je sais sincère et lucide à bien des égards