La tempête a brisé la plus poétique de tes branches.
Celle sous laquelle nous aimions farnienter, les chaudes journées d'été, quand le soleil éclabousse le bleu du ciel.
Celle qui donnait ombrage à nos transats en bois, nos recueils brûlants et nos songes éphémères.
La branche dont les courbes adoucissaient le paysage, les lignes rectilignes des toits et celle grisée de l'ardoise.
Celle dont nous devinions, la présence rassurante, quand le jour se défaisait peinant à choisir entre chien et loup.
Le vent s'est jeté sur toi sans état d'âme.
Je te vois encore alourdie sous le poids des cerises rouges à croquer.
Je vois encore les mains gourmandes de mes enfants se haussant vers toi , heureuses de grappiller quelques fruits, avant que les oiseaux gueulards ne les chapardent.
La tempête ne t'a pas frappée par hasard.
Tu portais en toi la fragilité de toute âme poétique.
Tu marques maintenant le sol de ton empreinte et de ta signature éphémère.
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