LE PORT
Les maisons à façades roses, jaunes et ocres perdaient progressivement de leurs couleurs. La nuit tombait sur le port et gommait toutes les différences.
Les bâtisses en pierre, vieilles ou récentes, hautes ou basses, se recouvraient d'une même ombre.
Les visages, de ceux et celles qui flânaient encore à cette heure tardive dans les ruelles, étaient d'une teinte identique.
Un chat déboula d'une impasse. D'ailleurs, était-ce un chat ? Nul ne saurait le dire, tellement l'obscurité à cet endroit était profonde.
Les rares boutiques avaient baissé leurs rideaux depuis longtemps, elles en étaient devenues impersonnelles, anonymes.
Au loin, une seule paupière restait ouverte : celle du phare. Elle clignotait vivement, faisant passer l'océan et les coques amarrées, de l' ombre à la lumière.
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