Je suis un cri à brut porté par la passion de l'écriture. Dans ce monde bouffé par le matérialisme, le rêve, l'imaginaire, permettent d'ouvrir un espace de liberté où la pensée, tel un goéland ivre, exulte. Certains traduisent leurs songes, expriment leur sensibilité via une peinture, une sculpture, une musique. Peu importe le support où se rive et se livre une âme. L 'essentiel est d'aller au bout de soi-même, de s'exprimer dans la sincérité et d'apporter, en toute humilité, sa propre respiration, à la respiration du monde. Les mots qui sont donnés, ceux qui sont reçus, ont déjà entamé leur voyage. Ces mots authentiques qui relient les êtres de bonne volonté, de tous temps et de tous lieux, entre-eux. ~~~~~~
Sélection
Et même le vent n'en a soufflé mot, appréciations de lecteurs
"Sans prévenir ta douceur s'est posée
et même le vent n'en a soufflé mot"
et même le vent n'en a soufflé mot"
Sur les bords de l' Odet
- Obtenir le lien
- X
- Autres applications
La taurus rouge
La nuit tombe sur le Bosphore. Istanbul s'est entourée d'une chape de silence et s'est peu à peu immobilisée. C'est le couvre-feu dans la ville, pas d'âme qui vive au dehors, à part les militaires.
Au pied du palais de Dolmabahce, une voiture est posée là comme égarée dans le décor.
Je suis dans cette voiture. C'est celle de mon petit ami. Tous les hôtels de la ville ont refusé de nous loger car nous n'avions pas de carte de mariage à présenter. D'hôtels en hôtels, nous avons été jetés comme des malpropres, insultés parfois. Mon ami s'est un peu énervé. Gênée, je suis restée légèrement en retrait.
La taurus rouge est notre unique refuge. Le lendemain aux aurores nous allons devoir quitter les lieux. Surtout ne pas être surpris par la police quand le voile de la nuit se sera dissipé. Constantinople, "la belle", est en état de siège.
Mon ami va partir à son travail. J'aimerais le suivre mais ce n'est pas possible.
Le véhicule parcourt maintenant les quartiers modernes et huppés d' Istanbul. Soudain, il s'arrête net.
et je reçois l'ordre de descendre. Un vertige me saisit. Je ne veux pas être livrée à moi-même dans cette ville que je ne connais pas. Je dois quand même obtempérer. La panique me saisit en voyant la masse rouge de la Taurus s'éloigner. Tournicotant sur moi-même, je me cogne la tête dans un lampadaire. Ce qui n' arrange pas mon état.
Quelques étoiles devant les yeux, je me dirige maintenant, à pas hésitants, vers un square. J'ai entrevu un écrin de verdure au milieu des grands immeubles aux enseignes luxueuses. Cela me semble être un espace rassurant, un peu comme un cocon.
J'entre dans le parc, des dizaines de regards d'hommes convergent vers moi. Je suis vêtue à l'européenne. Je porte une robe de lin beige s'arrêtant juste au-dessus du genou. C'est déjà être habillée de peu dans un pays musulman peu encore ouvert au tourisme de masse. Il fait très chaud, il n'est pas question que je m'encombre de vêtements qui empêcheraient mon corps de respirer.
Je traverse d'un pas mal assuré cet espace de verdure sous les quolibets des hommes. A leurs yeux, je suis européenne donc une femme de peu de vertu. Ils m'ont cataloguée comme femme facile. et leurs visages sont fendus d'un sourire concupiscent.
Je n'ai qu'une hâte maintenant… quitter ce lieu qui m'avait paru réconfortant de prime abord.
Je suis maintenant à la recherche d'un hôtel où me poser. Je vais finir par débarquer dans un hôtel ancien joliment inscrit dans la modernité architecturale.
Le responsable de l'établissement va m'autoriser à occuper la chambre d'un de ses employés. Un réduit ouvert sur une étroite fenêtre. Pour moi, ce sera un coin de paradis,
pour lui, une coquette somme d'argent (toutes les autres chambres étant occupées par des touristes turcs).
Je m'allonge sur le lit modeste et rudimentaire et finis par sombrer dans un sommeil doux et réparateur.
A la fin de la journée, je retrouve mon petit ami. Je lui en veux de m'avoir laissé choir sur un trottoir tel un objet qui encombre. Il ne comprendra pas que j'ai passé ma journée dans un hôtel et dépensé de l'argent de la sorte. Il restera sourd à mes explications.
Je vais laisser une partie de mes illusions, sur cette parcelle de béton, entre Orient et Occident.
~~~~~~
Au pied du palais de Dolmabahce, une voiture est posée là comme égarée dans le décor.
Je suis dans cette voiture. C'est celle de mon petit ami. Tous les hôtels de la ville ont refusé de nous loger car nous n'avions pas de carte de mariage à présenter. D'hôtels en hôtels, nous avons été jetés comme des malpropres, insultés parfois. Mon ami s'est un peu énervé. Gênée, je suis restée légèrement en retrait.
La taurus rouge est notre unique refuge. Le lendemain aux aurores nous allons devoir quitter les lieux. Surtout ne pas être surpris par la police quand le voile de la nuit se sera dissipé. Constantinople, "la belle", est en état de siège.
Mon ami va partir à son travail. J'aimerais le suivre mais ce n'est pas possible.
Le véhicule parcourt maintenant les quartiers modernes et huppés d' Istanbul. Soudain, il s'arrête net.
et je reçois l'ordre de descendre. Un vertige me saisit. Je ne veux pas être livrée à moi-même dans cette ville que je ne connais pas. Je dois quand même obtempérer. La panique me saisit en voyant la masse rouge de la Taurus s'éloigner. Tournicotant sur moi-même, je me cogne la tête dans un lampadaire. Ce qui n' arrange pas mon état.
Quelques étoiles devant les yeux, je me dirige maintenant, à pas hésitants, vers un square. J'ai entrevu un écrin de verdure au milieu des grands immeubles aux enseignes luxueuses. Cela me semble être un espace rassurant, un peu comme un cocon.
J'entre dans le parc, des dizaines de regards d'hommes convergent vers moi. Je suis vêtue à l'européenne. Je porte une robe de lin beige s'arrêtant juste au-dessus du genou. C'est déjà être habillée de peu dans un pays musulman peu encore ouvert au tourisme de masse. Il fait très chaud, il n'est pas question que je m'encombre de vêtements qui empêcheraient mon corps de respirer.
Je traverse d'un pas mal assuré cet espace de verdure sous les quolibets des hommes. A leurs yeux, je suis européenne donc une femme de peu de vertu. Ils m'ont cataloguée comme femme facile. et leurs visages sont fendus d'un sourire concupiscent.
Je n'ai qu'une hâte maintenant… quitter ce lieu qui m'avait paru réconfortant de prime abord.
Je suis maintenant à la recherche d'un hôtel où me poser. Je vais finir par débarquer dans un hôtel ancien joliment inscrit dans la modernité architecturale.
Le responsable de l'établissement va m'autoriser à occuper la chambre d'un de ses employés. Un réduit ouvert sur une étroite fenêtre. Pour moi, ce sera un coin de paradis,
pour lui, une coquette somme d'argent (toutes les autres chambres étant occupées par des touristes turcs).
Je m'allonge sur le lit modeste et rudimentaire et finis par sombrer dans un sommeil doux et réparateur.
A la fin de la journée, je retrouve mon petit ami. Je lui en veux de m'avoir laissé choir sur un trottoir tel un objet qui encombre. Il ne comprendra pas que j'ai passé ma journée dans un hôtel et dépensé de l'argent de la sorte. Il restera sourd à mes explications.
Je vais laisser une partie de mes illusions, sur cette parcelle de béton, entre Orient et Occident.
~~~~~~
Mahmoud Chaid m'a fait l'honneur et l'amitié de mettre en musique et d'interpréter "Roses rouges pour toujours".
Top des mots clés
adresse amours auteur beau blanchies blog blogs blogspot bravo choses commentaires corbeilles crayon emotions etend finistere inconnus insolites juillet livre lys memes moca monica nez noblesse parfois pierres plongent poemes posee profonds publie recueil ruelles souffle teinte terres vent vers 2012
Commentaires