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Sais-tu encore t' émerveiller devant  un soleil rouge qui se couche sur les champs dorés ? Devant un tableau de Monet  ou devant la voix de la Callas qui touche le ciel ?

Portes-tu  en ton cœur les mêmes renoncements lorsque la vie fracasse,  lorsque le temps casse, sans  état d'âme 

Frémis-tu de désirs  assouvis ?

As-tu les mêmes peurs quand la nuit prend possession des lieux et ne fait surgir que les
ombres.

Ton regard s'éclaircit- t-il quand la lumière  teinte les ruelles sinueuses où résonnent tes pas ? 

As-tu les mêmes gourmandises ? Craques-tu devant un gros gâteau au chocolat ou une double-glace à la vanille nappée de crème ?

Doutes-tu de toi ? Détestes-tu, comme moi, les certitudes de ceux qui "se la pètent" ?

Tends-tu la main à un être qui trébuche ou l' ignores-tu ? Occupé à tracer, coûte que coûte, ton chemin.

Sais-tu brûler de mille feux devant un beau film ou un recueil d' amour ? Juste pour le plaisir de de vivre, par procuration, plusieurs existences à la fois.

Penses-tu comme moi qu'une vie ne suffit pas pour grandir, pour aimer et pour apprendre ?

As-tu les mêmes indignations face à l' actualité, peu réjouissante,  de ce monde ?

As-tu des regrets ou  penses-tu que ce qui a été devait être ?

Ressens-tu la peur de la mort  ? Qui n'est que la peur inversée de la vie.

Restes-tu  toi-même ? Sans taire l' autre.
Sais-tu à bon escient te taire et parler quand nécessaire ?
Peux-tu encore rire de mille éclats pour des bêtises ? Rien que pour le plaisir de ne pas te prendre au sérieux.


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