LE CRI PRIMAL
Le silence règne dans la classe. Une trentaine de jeunes filles
studieuses prennent connaissance d' un texte de français.
Cet écrit
relate l'histoire d'une petite souris enfermée dans un bocal et d'un
gros chat qui donne de grands coups de pattes sur celui-ci.
Les écolières doivent, à partir de ce récit, imaginer la suite
de l'histoire.
Le
professeur de français observe toutes ces “blouses grises”
penchées sur leur labeur. La classe transpire, l'ambiance paraîtrait
vieillotte pour une jeune fille des temps présents. Tout y est strict :
la sobriété des stylos, des coiffures et des lunettes, sans fantaisie,
perchées au
bout de quelques “museaux”.
Brusquement, en ce monde rigide, un cri retentit. Les
regards se lèvent et convergent d'un même élan vers le lieu
perturbateur. Au milieu de la classe se tient une élève pâle et tremblante.
Elle s'est levée précipitamment en portant la main à sa gorge.
Elle a lancé son cri primal : “j'étouffe ici” !
Les regards se font étonnés avant de refléter la peur. Ce cri
dérange, la machine qui était bien rodée s'emballe.
Vite, faisons taire cet élément perturbateur ! Le
professeur conduit l'écolière à l'infirmerie. Vous avez besoin de
repos lui dit-il. Mission accomplie, il réapproprie les lieux et sa
classe.
Tout est rentré dans l'ordre. La vie a poussé son cri, en
vain...
“Le désordre c'est l'ordre moins le pouvoir” a dit un
philosophe.
Blouses grises bien rangées, latinistes appliquées, le cri
faisait désordre.
Et la petite souris blanche, enfermée dans le bocal, le gros chat
l'a t'-il attrapée ?
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