Bretagne "ma" Bretagne

 Bretagne, "ma" Bretagne, celle de mon enfance, de mes jeunes années, je te vois, de saisons en saisons, abandonner un peu de ton âme. En certains endroits le béton coule, laissant place à un univers froid et impersonnel. Le moindre mètre carré est exploité, la terre ne respire plus, étouffée par divers intérêts. En d'autres lieux côtiers, les fenêtres aux volets clos témoignent d'une absence, d'un vide sidéral. Les maisons deviennent des entités sans racines, sans force vitale. Elles ne remplissent qu'une fonction utilitaire.

Je n' aime pas ce que tu es en train de devenir, ton visage change, bientôt tu seras dépouillée de ta singularité, de ta substance. Tu as déjà perdu, au fil du temps et des appétits de passage, de tes couleurs.

Il arrivera un moment où je me dirai que ton âme plane au-dessus des cimetières, là où sont couchés celles et ceux qui ont façonné, avec authenticité, simplicité et labeur, ton visage.

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